À deux pas de la Philharmonie de Paris, temple de la Grande Musique, sérieuse et imposante, et à quatre pas du Zénith que Renaud a inauguré et rempli des centaines de fois, la prestigieuse Cité de la Musique consacre une belle exposition au chanteur énervant, l'occasion de retrouver son univers alors même que son activité musicale est en berne, hormis la sortie il y a quelque mois d'un single bâclé, le médiocre Corona Song.
Pour qui aime Renaud, c'est un vrai bonheur: manuscrits, affiches, vidéos, instruments, maquettes, le tout mis en valeur de manière ludique par un scénographie simple et "pop". Le choix des thématiques est aussi particulièrement pertinent: la révolte, l'enfance, les influences, les copains...
Et pourtant, malgré le plaisir de replonger dans ces mots, ces mélodies, ces époques, on ne peut s'empêcher de ressentir une certaine tristesse à la vue des photos de ce beau jeune homme, tendre et révolté et en les comparant à la pitoyable épave qu'il est devenu, l'oeil éteint, la tronche en biais et la plume émoussée.
Alors, évidemment il vaut mieux être fan pour apprécier à leur juste valeur tous ces artéfacts mais ça tombe bien: les fans, Renaud n'en manque pas et malgré la situation sanitaire, nul doute qu'ils viendront en nombre pour fêter celui qui était le dernier grand poète de la chanson française.
Compte-rendu et photos de Renaud au Zénith le 27 octobre 2016
Compte-rendu et photos de Renaud au Zénith le 20 mai 2017